Les 3 noms les plus célèbres de l’histoire du blackjack
Depuis l’apparition des jeux de hasard en tous genres, les hommes ont toujours tenté d’en détourner les règles. Mais ces dernières décennies, des petits génies se sont attaqués à nos jeux de table préférés pour tenter d’en déceler toutes les ficelles, et déjouer le hasard en faisant bon usage de la science, et de leurs capacités intellectuelles hors pair. Retour sur ces hommes qui ont marqué l’histoire du blackjack, y compris au Canada, et lui ont fait prendre la forme que nous lui connaissons aujourd’hui.
Le mathématicien qui s’attaqua sérieusement au blackjack : Edward Thorp

Il fût un temps, pourtant pas si lointain, durant lequel les règles du blackjack étaient différentes, peut-être plus faciles à déjouer. Un nom sortit alors de l’anonymat en 1962, grâce à un ouvrage décrivant les stratégies à appliquer au jeu de table le plus populaire pour remporter des parties à coup sûr. Edward Thorp venait de lancer son pavé « Beat the dealer » - « Battez le croupier » - dans la mare, et le monde du casino, des États-Unis au Canada, comprit qu’il n’avait pas fini de trembler...
Ce scientifique, professeur de mathématique à MIT - la très renommée université du Massachusetts - s’était intéressé de très près aux probabilités appliquées au jeu. Il avait, ainsi, décrit avec précision les différentes techniques de comptage de cartes qui auraient pu permettre aux individus les plus à l’aise avec les calculs d’empocher des millions dans les établissements de jeu. L’influence de cet ouvrage a rapidement traversé la frontière, poussant aussi les casinos canadiens à renforcer leurs pratiques de surveillance. Un livre qui marqua bien des destins, dont celui d’Al Francesco…
De la triche en solo au groupe organisé, il n’y eu qu’un pas pour Al Francesco

Bien qu’il fût toujours intéressé par les jeux d’argent et les manières d’en contourner les règles, Al Francesco vit son univers chamboulé lorsqu’il découvrit le livre de Thorp. Il lui fallut des mois de pratique pour en découvrir toutes les subtilités, et parvenir à les appliquer sans faille dans des casinos d’Amérique du Nord, où il rafla un joli petit pécule avant d’être identifié et exclu.
Après quelques années de calme, il tomba sur un ouvrage de Lawrence Revere traitant du comptage de cartes au blackjack. C'est alors qu'il se relança dans sa folle aventure, entraînant cette fois avec lui, un groupe d’acolytes pour l’aider à détrousser les casinos de quelques millions de dollars.
Pendant des années, les casinos ne parvinrent pas à identifier ce groupe de petits génies qui s’attaquaient aux tables pour en compter les cartes... Avant qu’un « Big Player » ne les rejoigne et ne mise le pactole, au moment où les chances de gagner étaient les plus élevées. Cette approche en équipe finit par inspirer de nombreux joueurs et força, par ricochet, plusieurs établissements canadiens à redoubler de vigilance.

Le petit génie de la bande, c’est sans hésitation Ken Uston
Ken Uston, surdoué des maths ayant intégré l’une des plus prestigieuses universités américaines - Yale -, fût repéré par Al Francesco et son « gang » à l’âge de 40 ans. En 1974, ce dernier rejoint le groupe pour exploiter les points faibles des casinos. Maître dans l’art du camouflage et du déguisement, il fit vivre un vrai cauchemar aux établissements de jeu, avant d’être repéré quelques années plus tard et interdit dans les maisons d’Atlantic City. De ce côté-ci de la frontière, l’industrie canadienne suivit l’affaire de près tant son retentissement allait influencer les pratiques au pays.
Uston refusa cependant cette décision, et eut le toupet d’attaquer en justice ces casinos en prétextant qu’il ne trichait pas, mais utilisait simplement son intelligence pour tenter de remporter les parties... Ceci ne constituant en aucun cas une infraction au règlement. Les casinos perdirent le procès et se virent contraints d’ouvrir à nouveau leurs portes au petit génie, non pas sans avoir modifié les règles au passage, pour rendre le comptage des cartes quasi-impossible. Au Canada, les opérateurs provinciaux (Loto-Québec, OLG, BCLC, entre autres) adoptèrent également des mesures similaires — usage de plusieurs jeux de cartes, brassages plus fréquents et restrictions d’entrée en cours de sabot — afin de limiter l’avantage potentiel des compteurs tout en respectant les cadres réglementaires locaux.